
Un nouveau groupe, un nouvel atelier. Du théâtre, de l’improvisation, de l’humour... et une toute nouvelle énergie. C’est un peu comme ouvrir une porte sur un monde inattendu, un monde où l’on ne sait jamais exactement ce qui va se passer — et c’est justement ce qui le rend si magique.
Sur le papier, ce groupe est pour le moins hétéroclite. Des personnalités, des âges, des parcours très différents… et pourtant, dès la première séance, quelque chose s’installe. Un lien. Une atmosphère. Une envie de jouer, d’essayer, d’être ensemble. Une alchimie mystérieuse qu’on ne peut pas prévoir, mais qui, parfois, opère dès les premiers instants.
À la fin du premier cours, une participante me lance, le sourire aux lèvres :
"C’est la première fois que je suis contente d’être un lundi."
Et là, je me dis : il se passe quelque chose.
Bien sûr, je reste prudente. Ils repartent ravis, mais je sais que l’enthousiasme d’un premier cours ne garantit rien. L’engagement vient avec le temps, quand l’envie se confirme. Et puis, parfois, les aléas de la vie prennent le dessus.
Mais la semaine suivante, ils sont tous revenus. Tous ! Et deux nouveaux élèves se sont ajoutés au groupe : ils n’avaient pas pu être là la première fois, mais tenaient à commencer l’aventure.
Ce jour-là, pendant les présentations, un participant ose dire qu’il sort d’un burn-out, et qu’il cherche à se remettre sur pied en reprenant une activité qui lui fasse du bien. Un autre explique qu’il traverse une mauvaise passe, et que cet atelier est pour lui une bouffée d’air.
Ces confidences m’émeuvent. Elles disent quelque chose de très fort : la confiance. Et cette sincérité, cette ouverture, invitent les autres à se dévoiler un peu plus aussi. Il se crée un climat rare, où chacun sent qu’il peut être lui-même.
Je leur avais proposé — librement, sans obligation — d’apprendre un sketch existant ou d’écrire leur propre texte. Une simple proposition, sans attente précise. Et pourtant… plusieurs élèves se sont lancés. Ils sont arrivés avec leurs textes, leurs envies, leurs idées. Certains ont répété, d’autres ont improvisé. Mais tous ont osé.
Ce lundi, c’était notre troisième cours. Un lundi un peu particulier : lundi de Pâques. J’avais proposé d’annuler la séance, pensant que beaucoup seraient absents. Mais, à ma grande surprise, mis à part une seule élève, ils ont tous répondu présents — enthousiastes, motivés, impatients. Je ne voulais surtout pas freiner cet élan, cette dynamique naissante. Alors, évidemment, le cours a eu lieu.
Et quel cours ! Comme à chaque fois, je suis bluffée par leur écoute, leur compréhension des consignes, leur capacité à aller plus loin que ce que j’imagine. Ils ajoutent des ingrédients inattendus, des idées originales, des couleurs personnelles. Et puis, il y a leurs propositions spontanées, qui surgissent du moment, du vécu, de leur imaginaire. C’est vivant, vrai, vibrant.
À la fin du cours, je lance : "Est-ce que quelqu’un aimerait présenter un sketch aujourd’hui ?"
Et là encore, surprise : plusieurs lèvent la main. Ils ont préparé quelque chose, ils veulent le partager. L’un après l’autre, ils montent sur scène. Et puis une élève me demande si elle peut présenter quelque chose… qui ne sera pas drôle du tout. J’accepte, bien sûr. Le théâtre, ce n’est pas que pour rire. C’est aussi un espace où l’on peut dire les choses, exprimer ce qui nous habite.
Elle s’avance, joue sa scène avec intensité. À la fin, elle respire profondément et dit :
"Je me sens libérée. Merci pour cet espace, merci au groupe pour votre bienveillance."
Et là, je me rappelle pourquoi j’aime tant ce métier. Ce n’est pas seulement pour les éclats de rire, les impros folles ou les sketchs brillants. C’est aussi — et peut-être surtout — pour ces instants de vérité, où chacun peut s’exprimer librement, sans jugement, sans formatage. Un espace où l’on se découvre, où l’on se dépasse, où l’on prend sa place.
Un atelier de théâtre, ce n’est pas juste un cours. C’est un terrain d’aventure. On y entre un peu timidement, un peu hésitant… et on en ressort un peu plus soi-même.
Alors oui, maintenant, le lundi a un tout autre goût. On ne le subit plus. On l’attend. On le savoure.
"J’peux pas, j’ai théâtre lundi."
Et franchement, c’est la meilleure excuse du monde.
Envie, vous aussi, de vivre cette aventure ?
Un nouvel Atelier de Théâtre, Impro et Humour démarre le jeudi 15 mai à 19h, pour un cycle de 5 séances pleines d’énergie, de rires et de liberté d’expression.
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